Enjeu de gestion : une exploitation durable

Comme évoqué précédemment les forages ont vu leur nombre augmenter en masse après les années 60 afin d’obtenir une eau de qualité en quantité. Ces forages ont été et sont encore utilisés pour l’alimentation en eau potable des collectivités, mais aussi par les industriels. 

La multiplication des forages a entrainé une baisse des niveaux de la nappe, cette surexploitation locale est due à la recharge assez faible et à la concentration de prélèvements sur une zone géographique restreinte.

Pour illustrer ceci sur le bassin de Vittel-Contrexéville-Mirecourt la nappe a connu une baisse d’un mètre tous les 3 ans en moyenne entre 1970 et 2010.

 

Un déficit à résorber dans la nappe sur le secteur Sud Ouest

 

 

L’amélioration du confort de vie lié à l’eau, son utilisation à des fins industrielles ont développé les besoins en eau.
Or, aujourd’hui, si la nappe répond à nos besoins en fournissant l’eau nécessaire, son niveau continue de baisser sur le secteur Sud-Ouest. Concernant les autres secteurs du territoire du SAGE GTI , ils ne sont pas surexploités, mais présentaient un équilibre fragile. 


Le déficit n’est pas imputable à une activité en particulier, mais bien à un ensemble d’activités impactant de façon notable la ressource en eau de ce territoire.

La résorption du déficit existant entre les prélèvements et les capacités de la nappe nécessite donc un effort de l’ensemble des acteurs et usagers de l’eau.

 

 

L’estimation du déficit en 2010 par le BRG

Le calcul de 2010 réalisé par un bureau d’étude qui a étudié le mode de fonctionnement de la nappe et les actions de pompages mène à ceci 

Evolution de la nappe

 

Voici une illustration schématique et simpliste de l’évolution de la nappe si son utilisation reste la même qu’en 2007-2008 lors de l’état des lieux des ressources en eau du département par le BRGM.

Combler le déficit de la nappe : un enjeu pour la quantité et la qualité de l’eau
 

Ci-dessous un schéma plus complet et précis de l’évolution de la nappe toujours d’après les données de 2012 du BRGM sur l’ensemble du département des Vosges. Il est assez facile de comprendre cette balance de quantité d’eau entre la recharge naturelle de la nappe et les prélèvements. Il est intéressant de voir également l’enjeu qui existe concernant la qualité de l’eau de cette nappe.

Pour faire simple l’eau des GTI est de très bonne qualité, comme on l’a vu plus haut, l’eau a pris son temps pour se déplacer dans le sous-sol. En passant à travers les roches et en se déplaçant elle s’est chargée en minéraux. De plus, de par sa profondeur et la protection naturelle offerte par les roches imperméables sus-jacentes, la nappe des GTI n’est pas sensible aux pollutions de surface (pesticides, nitrates, hydrocarbures,…), c’est pourquoi elle est si intéressante.

Mais on sait qu’ailleurs, au-delà d’une certaine profondeur, quand elle s’enfonce vers l’Ouest, elle est trop minéralisée et n’est donc plus exploitée pour l’alimentation en eau potable. Cette nappe est donc d’une grande qualité, mais sur des zones bien circonscrites. Mais, car il y peut y avoir un « mais », le maintien de la qualité de l’eau est lui aussi lié à la problématique de la surexploitation de la nappe : en effet, pour conserver la bonne qualité de l’eau de la nappe des GTI captive, il est nécessaire de stopper sa surexploitation et d’atteindre l’équilibre.

 

En effet, il y a deux phénomènes à éviter ou stopper si l’on souhaite conserver une bonne qualité de l’eau.

Premièrement, au niveau de chaque forage d’exploitation, si le débit de pompage est trop important et le niveau d’eau trop bas, il est possible que le niveau d’eau pendant la phase de pompage descende en dessous du toit du réservoir de grès ; c’est ce qu’on appelle le dénoyage du puits. Ce dénoyage peut entrainer un apport d’oxygène dans le réservoir et changer les conditions physico chimiques ; ceci peut modifier la qualité de l’eau prélevée. Plus le niveau de la nappe est bas, plus le risque de dénoyage est important.


Et là, cela peut entrainer des problèmes de qualité.

Deuxièmement, l’exploitation de la nappe des GTI captive dans le secteur Sud-Ouest fait reculer la nappe captive comme l’illustre le schéma ci-dessous. Une bonne gestion de la nappe vise à stopper le recul de la nappe captive. En maintenant la frontière de la nappe captive à sa limite actuelle, on conserve ainsi le secteur où l’eau est garantie de bonne qualité.

 

Deuxièmement, l’exploitation de la nappe des GTI captive dans le secteur Sud-Ouest fait reculer la nappe captive comme l’illustre le schéma ci-dessous. Une bonne gestion de la nappe vise à stopper le recul de la nappe captive. En maintenant la frontière de la nappe captive à sa limite actuelle, on conserve ainsi le secteur où l’eau est garantie de bonne qualité.